Kofi Annan, un sage raconté par ses proches

Test Acount Vendredi 24 Août 2018-13:29:49 Presse
Paris Match
Paris Match

L’ancien secrétaire général des Nations unies de 1997 à 2006 s’est éteint le week-end dernier. Paris Match a recueilli les souvenirs de son entourage.

«Il est parti en paix, avec un petit sourire sur le visage.» Lundi dernier, Nane Annan est à la fondation de son mari, Kofi Annan, décédé deux jours plus tôt. Elle a passé le week-end entourée d’amis et de membres de la famille, mais elle veut dire un mot à tous ceux qui, jusqu’à la fin, ont œuvré à ses côtés. Chacun raconte un souvenir. Un participant plaisante : «On parlait tout bas, pour respecter la dignité du boss.» Fred Eckhard, qui a travaillé avec lui pendant plus de huit ans en tant que porte-parole des Nations unies, nous confie : «Un jour, Kofi fait monter quelques journalistes dans sa suite pour prendre l’apéritif. Je m’occupe de servir les petits-fours. Alors Kofi lâche en me regardant : “Je l’entraîne à son prochain job.”» Et tout le monde rigole. C’était Kofi Annan. Aucune méchanceté dans cette plaisanterie, qui vise à détendre l’atmosphère. «Il était tout sauf arrogant, se souvient Eckhard. Quand je l’ai rencontré pour la première fois, je l’ai trouvé à la fois indéchiffrable, réservé et à l’écoute. Il m’a posé plein de questions sur ma vie qui m’ont mis à l’aise.» Kofi Annan savait se souvenir des prénoms des enfants et épouses de ses collaborateurs, ou donner un coup de fil réconfortant en cas de drame familial. Son sang-froid et sa classe patricienne étaient légendaires.

«Il n’a pas sauté de joie quand je lui ai annoncé qu’il avait le prix Nobel de la paix, poursuit l’ancien porte-parole. Ce n’était pas son genre. Il était 4 heures du matin, j’étais à sa résidence officielle, devant laquelle 25 journalistes attendaient. Quand le verdict est tombé, j’ai vu sur son visage flotter un léger rictus, ce qui déjà voulait dire beaucoup !»

en relation